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Smart data, Anne-Tania Desmettre,

Un spécialiste de la location avec option d’achat de véhicule a abandonné un projet ERP sur SAP en l’estimant inadapté face aux changements technologiques rapides. Un échec chiffré à près de 100 millions de dollars. Comment une entreprise se laisse-t-elle piéger dans de tels projets inappropriés aussi coûteux ?

L’impact économique de la crise sanitaire pousse les entreprises à envisager différemment leur orientation technologique. Plus de 98 % des entreprises sont en train de planifier ou de réaliser leur transformation numérique, mais elles rencontrent des difficultés1. Cependant, le marché du numérique résiste mieux que la moyenne des autres secteurs, notamment en France où 72%1 des entreprises prévoient d’investir davantage en 2021. Selon le cabinet d’études Gartner, les dépenses IT pourraient croître de 8,4% en 2021 par rapport à 2020 et donc atteindre 4 100 milliards de dollars. Une croissance positive qui devrait se poursuivre en 2022 avec des investissements aussi soutenus que cette année. Ces budgets sont naturellement une motivation certaine pour les employés de structures investissant de manière substantielle dans l’IT, que ce soit dans les nouvelles technologies, la R&D, la modernisation des équipements ou encore les services informatiques.

Penser d’abord rentabilité de l’investissement

Il est humain de se sentir reconnu et important en engageant pour le compte de son entreprise des projets à plusieurs millions. Les personnes qui en ont la charge pensent porter des dossiers stratégiques. Cette « aventure humaine » leur permet d’apprendre beaucoup aux frais de l’entreprise.

Entre nous, une entreprise n’est pas une école. Même s’il est motivant d’apprendre, il est nécessaire de penser d’abord rentabilité de l’investissement de l’entreprise. Elle le fait d’autant plus facilement lorsqu’elle compte parmi ses personnes clés des profils autonomes faisant passer son intérêt avant le leur. Malheureusement, la réalité est beaucoup plus âpre.

En général, sont choisis les plus gros acteurs du marché pour délivrer des projets à budgets conséquents. Un choix cohérent semble-t-il pour la plupart d’entre nous. Ces gros acteurs sont forcément compétents en la matière puisqu’ils ont des années d’expérience. C’est très rassurant pour le client qui les sélectionne, convaincu qu’il ne peut échouer, accompagné par de tels mastodontes.

“Quelles sont les années d’expérience démontrées par ces gros acteurs du marché dans la transformation numérique et l’exploitation de la donnée ? Ils n’ont pas plus que les autres les années de recul et d’expérience qui pourraient justifier leur valeur ajouté”

Toutefois, quelles sont les années d’expérience démontrées par ces gros acteurs du marché dans la transformation numérique et l’exploitation de la donnée ? Ils n’ont pas plus que les autres les années de recul et d’expérience qui pourraient justifier leur valeur ajoutée.

D’autant que numérique rime avec : agile, données, cloud, transparence, attentes métiers fortes, adaptabilité constante et rapide, gestion des budgets et surtout survie de l’entreprise. Une liste qui ne caractérise pas vraiment les gros acteurs du marché.

Les projets gros budgets, une garantie de succès ?

Selon une étude de Forrester Consulting, plus de 60% des projets de transformation numérique des entreprises échouent. Il est dangereux de construire son projet en fonction de son budget. Il faut plutôt analyser la meilleure réponse stratégique, tactique et opérationnelle puis construire son budget à partir de cette analyse.

“Plus de 60% des projets de transformation numérique des entreprises échouent. Il est dangereux de construire son projet en fonction de son budget. Il faut plutôt analyser la meilleure réponse stratégique, tactique et opérationnelle puis construire son budget ”

A l’aube des transformations numériques d’entreprise inéluctables, il y a peu de recul et peu de maîtrise du sujet. La démarche consiste à apprendre en marchant. Dans un tel contexte, ne pensez-vous pas que l’arme ultime devient alors « le bon sens paysan » ? Or le bon sens paysan ne s’assemble pas très bien avec « gros budgets ».

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